Non, nous ne sommes pas le premier avril, une directive européenne s’attaque à la liberté d’information et de création avec un projet de loi qui voudrait changer les droits d’auteur
… Et créer un copyright spécifique à l’hyperlien !
Allant à l’encontre du principe fondateur du Web — le partage de l’information — cette directive bouleverserait les usages du Web et modifierait le SEO de façon drastique.
Deux axes principaux dans le projet en discussion
Créer un copyright sur les liens :
Le principe : lorsque l’on fera un lien vers un site de presse (autant depuis un site Web qu’un simple partage sur les réseaux sociaux), il faudra payer un droit d’auteur au support pointé.
Faire payer Google News
C’est la volonté des pouvoirs publics de réguler et de taxer Google news, qui est à l’origine de ce projet de loi, mais le projet présenté est tellement flou qu’il pourra s’appliquer à tout type de lien et à l’ensemble du Web.
La presse se plaignant de voir leur contenu agrégé par le « moteur de Google News» a suggéré aux députés européens de trouver un moyen de taxer le géant des moteurs de recherche par ce biais
Un non-sens SEO
Le principe qui consiste à faire payer un lien vers un contenu gratuit, déjà publié sur le Web n’a pas de sens.
Plutôt que de vouloir le taxer ou l’interdire, j’ai tendance à l’encourager car je pense que les liens externes apportent
- une plus-value au discours tenu dans l’article,
- un complément d’information connexe au sujet traité
- et est user friendly
J’ajoute que je suis certain que ces liens ne sont pas pénalisés par Pingouin tant qu’ils restent pertinents et justifiés.
Par ailleurs je n’ai pas besoin de rappeler le poids des liens dans le référencement (SEO).
Les sites de presse n’ont-ils pas d’expert SEO dans leur staff ?
ne veulent-ils plus se placer en 1ere page de Google ?L’expérience passée menée en Allemagne et en Espagne corrobore cette remarque.
Ces deux pays ont déjà tenté d’appliquer ce type de taxe et ont imposé ce principe de copyright sur les liens à Google actualités. La réaction de Géant des moteurs de recherche ne s’est pas faite attendre : Fermeture du service Google noticias et désindexation des rebelles dans Google Lex
Naturellement, ces sites ont vu leur trafic chuter en drastiquement,et les patrons de presses ont fait marche arrière en allant renégocier la donne. La presse qui a déjà vu sa clientèle papier s’éroder depuis 10 ans, risquait rien moins que sa mise à mort à moyen terme.
L’Europe a une longueur d’avance quant au respect de la vie privée (loi hadopi, inapplicable) et tente ici de récupérer les taxes qu’ils perdent sur l’optimisation fiscale que pratiquent les mastodontes du Web comme Amazon, Apple, Google, etc.
S’il aboutissait en l’état, nul doute que cela changerait les pratiques de Netlinking si favorables au SEO.
C’est une affaire que je vais suivre sur ce blogue.
Autre point concernant ce projet de loi:
Suppression automatique de vidéos partagées
Comme cela se fait déjà sur YouTube pour des contenus de type films ou musiques piratés (ce qui semble normal), cette censure serait généralisée à l’ensemble des contenus sur l’ensemble du Web.
Cela concernerait donc
- Les extraits (teaser)
- Les citations vidéo
- les « contenus détournés »
- les parodies
- les montages utilisant 10 secondes de contenu dont on n’est pas directement l’auteur.
De quoi limiter sévèrement le droit de création et supprimer les millions de « chaînes perso partagées » sur Internet. Ce n’est encore qu’une directive à l’étude, mais elle mobilise un tas d’acteurs du Net et pas seulement les plus subversifs.
Cet aspect du texte n’étant pas directement lié au référencement, je ne développerai pas ce volet du projet de loi.
Cela ne signifie pas que je soutienne ce frein à la création artistique et au partage de contenu.
Lire pour plus de détail cet article
https://ateliers.laquadrature.net/2016/07/22/synthese-de-latelier-creation-et-droit-dauteur/
La directive elle-même