Cet exemple aborde aussi le volet de la comparaison des différences de résultats sur les deux moteurs les plus utilisés (Google et Bing) et de la localisation de la visibilité d’un pays à l’autre.
On dit souvent qu’un site bien optimisé pour Google l’est aussi pour Bing, pourtant des différences sont flagrantes comme le montre ce cas vécu.
Un contrat SEO vécu comme une collaboration
« JPM » est un spécialiste de la vente et donne des formations depuis de nombreuses années. Très introduit dans les grandes entreprises au Québec comme en France, il a longtemps négligé le potentiel de son site Web et, au moment où il me joint, celui-ci affiche une non-visibilité exemplaire.
Proactif, allumé, bon rédacteur, il a à cœur d’apprendre et de s’impliquer. Il décide de nous commander un audit puis de souscrire à une prestation de conseil.
Il y a quelques mois, JPM trouvait qu’un certain nombre des pages profondes du site de son entreprise (Challenge-Action) avait un positionnement « correct » sur des requêtes de niche dans Google. En revanche, il était surpris que la requête maîtresse « formation vente » ne sorte dans aucun résultat et que sa home reste introuvable.
Il recherche alors l’URL de son portail la mieux classée sur cette requête essentielle et identifie une page catégorie en 270e place de la SERP sur Google.ca (en français).
Sous-évaluée ? Pénalisé, il décide de bouger et investigue abondamment articles , forum, avis : il ne laisse rien au hasard.
L’architecture en cause
L’audit du site révèle que son architecture est totalement erratique et nous nous attachons en tout premier lieu à corriger les graves erreurs commises par les développeurs du site.
Florilège
- Boutique installée sur une page 404
- Redirections internes
- Fil d’Ariane fantaisiste
- URL hors de toute logique
À la demande de corrections, l’agence de création Web s’avère incapable de reprendre le site et argumente par 9 fois dans un courriel réponse « c’est comme ça, parce que le modèle est comme ça »…
Nous corrigeons donc le site avec notre développeur…
Optimisation Onpage
Cette étape technique réalisée, nous décidons de pousser la requête visée en tentant une première optimisation « onpage », Jean Pierre suit la formation SEO de base + rédaction SEO.
- Allongement du texte,
- Maillage interne
- Ajout de liens sortants,
Il espère faire la vraie page forte du site sur cette requête compétitive et ses variantes.
L’ optimisation effectuée, elle remonte alors de la 270e à 130e position, c’est encourageant !… Mais cela reste insuffisant pour voir s’envoler le trafic…
Des résultats radicalement différents selon les moteurs et les lieux de test.
Quittant Montréal pour prodiguer son savoir en France, Jean Pierre a la surprise de noter que la page incriminée apparaît en 51e place sur Google.fr et que de nombreuses autres URL du site se positionnent nettement mieux qu’au Québec.
Nous vérifions alors sur google.ca en anglais et constatons de bien meilleures performances que sur le moteur canadien-français.
Enfin nous notons aussi que Bing France affiche ladite page en toute première place (oui top 1) cette fameuse « catégorie » sur sa requête générique « formation vente ».
Le ciblage géographique : un impact majeur.
Fort de ces données, je vérifie le ciblage géographique du portail dans Google « Console » (ex Webmaster tool) et constate qu’il a été laissé par défaut sur les États-Unis…
Ceci expliquerait pourquoi le site apparaissait mieux dans les pages en anglais.
Après correction du ciblage géographique, la page bondit de 100 places en quelques heures seulement pour se retrouver en troisième page des résultats sur Google.ca en français
C’est « moins mal », mais on le sait, cela reste insuffisant pour assurer des visites et des conversions.
Des différences entre les algorithmes de Bing et Google
Cette correction du ciblage géographique n’explique que partiellement les écarts de résultats avec le top 1 qu’affichait Microsoft Bing.
On sait en revanche que Google indexe souvent beaucoup mieux les pages « produit » alors que Bing les valorise moins bien.
Parmi les différences entre les deux moteurs de recherches, certains référenceurs estiment que Google donne plus de poids aux liens locaux, et il est vrai que les hyperliens qui pointent vers « challenge-action.com sont majoritairement français.
Contenu semi-caché
Le lecteur doit aussi savoir que les pages optimisées contiennent énormément de texte placé dans des toggles afin de préserver le visuel des “tuiles” promotionnant les cours et modules de formations professionnelles qui sont les produits de la e-boutique.
Bien qu’il les utilise abondamment dans ses tutos, Google considère que ce type de contenu est semi-caché et, sans le pénaliser comme du spam, ne le valorise pas. (John Mueller « Google ne tient pas compte de la rédaction posée dans les tabs ou accordéons, lesquels la rendent semi-visible.)
Nous décidons de libérer ces paragraphes “cachés”, supprimons les toggles et dévoilons l’ensemble des contenus de la page “formation vente”.
Le graphisme perd de son esthétique, mais tant que la page reste en 25e position, personne ne s’en rend compte…
Moins de 48 h plus tard la page gagne 9 places et s’affiche désormais 16e.
Du netlinking local
C’est à coup de publications ciblées sur des supports locaux de qualité [Huffington post, Isarta, promo-métier, droit-inc. …] que finalement la requête « formation vente » remonte en top 3, où elle est désormais calée au moment où je rédige cette histoire.
Conclusions de ce suivi et des actions d’optimisation :
- Architecture du site
- Localisation dans Google console
- Allongement des textes et optimisation onpage
- Éviter les contenus semi-cachés.
- Rechercher des liens locaux de valeur
Même si les algorithmes évoluent quasi quotidiennement et que nul site n’est à l’abri de surprises, bonnes ou… mauvaises, le travail de qualité paye et s’inscrit dans une certaine pérennité.
Ces actions et leurs effets se sont déroulés sur 7 mois, ils ont coûté
- Correction architecture du site 400$
- Heures de conseils de consultant 700$
- Rédaction de 3 pages optimisées. 450$
- Netlinlking 1000$
- Et beaucoup d’investissement personnel de la part de ce bourreau de travail. [Rédaction et allongement des articles existants, publications dans d’autres blogues, backlinking local] Un dossier à 2500$ sur 8 mois pour des requêtes compétitives… Cela aurait dépassé les 10 000$ si Référencement PME avait dû tout prendre en charge.
Outre sa capacité de travail, cet entrepreneur a su prendre son dossier en main et a amélioré son potentiel patience… qui n’était pas sa première qualité.
En cette période estivale je renverrai le lecteur aux proverbes du SEO.
“Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage” . [La Fontaine, Le Lion et le Rat]
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